* LA CAMPANULE DES MONTAGNES

campanule

Des 300 espèces de campanules recensées dans le monde, la campanule raiponce affectionne particulièrement les Alpes. Et elle est belle à … croquer !

Symbole de la surveillance pour les uns, de la vanité, voire de la soumission pour les autres, la campanule est très connue dans nos montagnes, ses délicates fleurs bleues en forme de cloche l’ayant fait surnommer carillon ou clochette. Le terme de campanule, apparu dans le langage en 1704 et admis à l’Académie en 1762, est l’adaptation française de l’italien médiéval, campanula qui lui a fait attribuer le symbole de la surveillance, par allusion à la cloche pendue au cou des vaches, moutons, chèvres, et chiens qui veillent sur les troupeaux. Tout le monde connaît, pour l’avoir déjà rencontrée au détour d’un chemin, cette petite cloche : « sui sonne le gai carillon des fées et des lutins sur les hauteurs sereines de nos montagnes ».

Nombre d’écrivains ont d’ailleurs louangé cette fleur dont il n’existe pas moins de 300 espèces dans le monde, en particulier Lamartine.

De son nom latin, Campanula rapunculus, la Campanule raiponce (sui signifie « racine qui accumule ») est l’une des campanules les plus courantes sous nos latitudes. Au printemps, on en consomme les jeunes feuilles en salade, et la racine charnue, râpée. Quatre autres campanules de nos montagnes, Campanula medium, C. persicifolia, la campanule à fleurs de pêcher, C. trachetium et C. latifolia, la campanule à larges feuilles, sont également comestibles, crues ou cuites, à la façon des carottes. A la condition de ne pas les faire cuire trop longtemps, elles offrent une saveur très délicate. Leurs jeunes feuilles, consommées crues en salade ou cuites comme un légume, sont d’une douceur exemplaire.

L’épi jaunâtre de la campanule à feuilles en thyrse, Campanula thyrsoïdes, est quant à lui fort apprécié dans la région du Bourg-d’Oisans, cuit dans la soupe ou comme farce dans les caillettes ; c’est le « camisson ». Si certaines espèces comme la campanule du mont Cenis (Campanula cenisia) et la Campanule incisée (C. excisa) grimpent jusque dans les moraines ou à l’assaut des névés aux environs de 3400 m. d’altitude, la plupart des autres vivent entre 1000 et 2400 m, dans les prairies, pelouses maigres ou alpages, voire sur les sols glaiseux ou schisteux, comme la campanule de Scheuchzer. (C. scheuchzeri).

Les campanules sont des plantes pionnières qui poussent en abondance à l’état sauvage aussi bien dans les prairies calcaires, sèches, que dans les terrains tourbeux, humides. Leurs racines pénètrent profondément dans les fissures et interstices de la roche, à la recherche de l’eau nécessaire à leur développement. Elles fabriquent alors une large rosette de feuilles étalées qui envahissent le sol nu. Leurs fleurs, très robustes, supportent aussi bien le froid que la chaleur. Hormis le fait que les campanules servaient autrefois à fabriquer une encre de couleur bleue, ces plantes n’ont pas trouvé réellement d’autres faveurs auprès de l’homme. En revanche, leur prestance et leur beauté l’ont incité à les cultiver ; les variétés horticoles sont nombreuses. Ce sont enfin des plantes très prisées des insectes qui assurent leur pollinisation, mais aussi du bétail qui, tout comme l’homme, se délecte tant de leurs feuilles que de leurs fleurs.

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2 commentaires sur “* LA CAMPANULE DES MONTAGNES

  1. Kikou Josiane
    J’aime beaucoup ses belles fleurs champêtres et des montagnes. Un très bel article sur ton nouveau blog 😀
    Bonne et agréable fin d’après midi et gros bisous 😙

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